janvier 21, 2022

Pour La Culture : Interview avec le fondateur d'Atelier Ocre

Dans une ère où le vêtement est surconsommé tel un fast food, Maoumy et son frère ont décidé de réintroduire l’expérience unique du sur-mesure à travers la “marque alternative et sophistiquée” Atelier Ocre. Leur objectif est de valoriser la singularité de chacun à l’aide de pièces de qualité et durables dans le temps.

Campagne Inspiration du label Atelier Ocre shootée à Dakar au Sénégal 

Maoumy, Fondateur de la marque Atelier Ocre

Ce label responsable s’inscrit dans la lignée des nombreux projets créatifs du jeune entrepreneur qui ne s’impose pas de limites. De la direction artistique à l’agriculture, en passant par la France ou encore le Sénégal, Maoumy nous partage ses expériences humaines, formatrices et inspirantes.

Herbby : Salut Maoumy. J’espère que tu vas bien. Félicitations pour l’ensemble de tes projets ! Tu fais partie de ces personnalités créatives, aux casquettes multiples, actives dans le design, la direction artistique, la production audiovisuelle ou encore la gestion d’entreprise. Avant de développer sur tes activités, peux-tu te présenter ?

Maoumy : Herbby, la forme ? Merci à toi. Moi c’est Maoumy, originaire de la banlieue parisienne, j’oscille dans pas mal d’univers différents comme tu as pu le citer dans ta question. Le point commun de l’ensemble de ces activités est ma ligne conductrice : la créativité.

Production et Direction artistique pour la cover et les photos de presse du projet “OG SAN” de Deen Burbigo

H : D’où vient ton état d’esprit entrepreneurial ? Comment parviens-tu à l’alimenter sur la durée ?

M : Je pense que ça fait partie de ma personnalité. Depuis tout jeune, j’aime organiser et faire des choses qui m’animent. J’ai toujours été autodidacte dans ce que j’entreprends. Je me suis armé de patience et de persévérance pour en arriver jusque-là.

Visuel Atelier Ocre réalisé au Sénégal

H : Ta vision dépasse les frontières de l’Hexagone, avec notamment des projets au Sénégal. Peux-tu nous en parler et développer sur l’importance d’être actif sur la terre d’origine de tes parents ?

M : Né en France, j’ai parlé Wolof avant de parler français. Cette culture a toujours eu une grande place dans ma vie, même vivant en France. C’est lors d’un voyage en 2015 que j’ai eu un déclic : “Être plus qu’un spectateur de l’émergence de mon pays”.

J’ai démarré doucement dans les secteurs du textile et de la confection. Puis j’ai fait un pas dans l’agriculture. Aujourd’hui, je suis sur divers projets notamment un centre commercial à Dakar. Je prépare aussi un reportage sur l’artisanat au Sénégal. À travers mon expérience et mes créations, j’ai été frappé par l’ingéniosité et le talent des artisans locaux qui ne sont malheureusement pas une priorité de l’État.

H : Quel est le projet dont tu es le plus fier à date ? Pourquoi ?

M : Le développement d’Atelier Ocre est ma plus grand fierté. J’y travaille depuis des années, les choses se sont faîtes de manière logique et organique. J’y ai beaucoup appris tant sur l’humain que sur le secteur du vêtement. J’ai pu vêtir les producteurs français  Les Valseurs pour défiler sur le tapis rouge des Oscars 2020. Grâce à cette marque, j’ai créé des vêtements, des bijoux, des accessoires de maison, du mobilier, je fais du conseil à l’image… Je peux faire et ça, c’est ma plus belle réussite !

Craft first, Atelier Ocre

H : Tu as récemment lancé le site de ton label Atelier Ocre. Quel est le concept ?

M : Le concept est de démystifier et démocratiser le sur-mesure, pouvoir se vêtir en étant plus qu’un simple “S, M, L…”, avoir plus de choix pour exprimer sa singularité. En quelques étapes, nous créons avec l’intéressé une tenue qui sera définie en fonction de ses goûts et sa morphologie. Peu importe le style de la personne, le but est d’être soi-même et élégant.

Made to measure, Atelier Ocre

H : Quelle est l’origine du nom ?

M : Plusieurs symboliques définissent “l’ocre” : elle peut désigner la Terre Mère, la chaleur, la protection. C’est aussi un des rares piments naturels non-toxiques. Cette nuance est prédominante en Afrique, particulièrement au Sénégal, là où nous avons vu pour la première fois les tailleurs exercer leur métier, sur le sable ocre qui longe les trottoirs de Dakar. On a donc décidé de rendre hommage à tout ça.

Handmade money clip, Atelier Ocre

H : Peux-tu nous décrire votre logo et développer sur sa symbolique ?

M : Mon frère et associé a créé le logo. Il représente un ciseau pour le fait main, la confection. Le baobab est un arbre sacré qu’on retrouve au Sénégal qui lui, fait référence à nos racines, là où l’envie de créer cette marque est née.

H : En quoi vos créations reflètent votre slogan “une créativité au service de l’élégance” ?

M : Pour nous, l’élégance est l’attitude qu’on a lorsqu’on est bien dans notre vêtement. Voilà pourquoi nous mettons à disposition nos compétences et notre sens de l’esthétique pour accompagner nos clients vers cela, pour toute occasion, car le but est de ne pas attendre l’occasion mais de la créer !

Visuel Atelier Ocre réalisé au Sénégal

H : Comment peut-on contribuer au développement d’Atelier Ocre ?

M : En arrêtant les slims Zara qui serrent les mollets… (rires)

Campagne “Inspiration” du label Atelier Ocre shootée à Dakar au Sénégal, signée Maoumy