April 6, 2023

Guest List: Interview Avec Didi B

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“Fais ce qui te plaĂźt jusqu’Ă  ce que ça plaise aux autres” : tout est dit dans la bio Instagram de Didi B Mojaveli aka SHOGÜN soit une rĂ©fĂ©rence de la musique africaine et internationale, originaire de CĂŽte d’Ivoire. AprĂšs plus de 10 ans de carriĂšre en groupe avec Kiff No Beat et en solo, son dernier album MOJO TRÖNE 2 : HISTORY lui a notamment permis d’assurer un concert Ă  guichet fermĂ© Ă  l’ElysĂ©e Montmartre !

On set avec Didi B Mojaveli aka SHOGÜN – CrĂ©dit photo : @swelly_x sur Instagram

En pleine tournĂ©e internationale, Didi B a pris le temps de nous annoncer ses intentions pour 2023 avec le titre Ă©ponyme, SHOGÜN et Trophy Room. J’ai profitĂ© de sa venue Ă  Paris pour m’entretenir avec lui afin d’en savoir plus sur son hĂ©ritage musical, sa vision de l’art, sa polyvalence et ses projets Ă  venir… S/O Chuck pour la connexion !

Herbby : Quel est ton premier souvenir de musique ?

Didi B : À 5, 6 ans, on m’a achetĂ© un piano. J’Ă©tais intriguĂ© et je touchais beaucoup celui de mon pĂšre donc on a fini par m’en acheter un.

H : Dans ton morceau SHOGÜN, tu dis : “J’suis enfant de musicien, je sais tout faire, c’est mon excuse”. Peux-tu nous parler de ton hĂ©ritage musical et du village Ki-Yi Ă  Abidjan, en CĂŽte d’Ivoire ?

DB : J’ai placĂ© cette phase pour justifier ma polyvalence : je chante, je danse, je rappe sur diffĂ©rents styles de musique… Pour rĂ©pondre Ă  ta question, j’ai hĂ©ritĂ© du style de musique de mon pĂšre qui m’a Ă©galement appris l’importance de l’acharnement dans le travail, la scĂ©nographie, la chorĂ©graphie, la crĂ©ativité  Je n’ai pas Ă©tĂ© Ă©lĂšve du village Ki-Yi, qui est un centre de formation artistique et un lieu de vie communautaire, mais mes parents m’ont inculquĂ© les valeurs de l’Ă©tablissement depuis petit, je les ai vu travailler, performer lĂ -bas et ça m’a beaucoup inspirĂ©.

On set avec Didi B – CrĂ©dit photo : @swelly_x sur Instagram

H : Comment es-tu tombé dans le Rap ?

DB : Ça a commencĂ© au collĂšge mais je me souviens qu’au lycĂ©e, la star de l’établissement rappait donc je voulais rapper aussi, pour ĂȘtre adulĂ© comme lui ! (rires) Du coup, je me suis lancĂ©, j’ai enregistrĂ© un son en studio et j’ai trouvĂ© que ce n’était pas si difficile que ça
 J’ai choisi le Rap sachant qu’à l’époque, c’était la tendance tecktonik donc j’aurais pu virer du mauvais cĂŽté  (rires) Niveau influence, en CĂŽte d’Ivoire, on Ă©tait trĂšs portĂ©s sur les rappeurs amĂ©ricains, comme en France. Mais en tant que francophones, on cherchait et trouvait nos repĂšres dans le Rap français, avec des artistes comme Booba, La Fouine, la Sexion d’Assaut etc mais aussi des artistes underground.

Nike Air Max Plus 3 “Black/Orange” aux pieds de Didi B – CrĂ©dit photo : @swelly_x sur Instagram

H : Dans ta bio Instagram, tu te dĂ©finis comme un “Visionary Artist”. Quelle est ta dĂ©finition d’un “Visionary Artist” ?

DB : C’est quelqu’un qui vise plus loin que la rĂ©ussite dans la musique. En ce qui me concerne, j’estime devoir guider toute une gĂ©nĂ©ration vers une vision. C’est pourquoi j’essaie toujours de me surpasser et d’apporter de la valeur ajoutĂ©e Ă  mes projets. D’autant plus que sur le continent africain, en tant qu’artiste, c’est difficile de bien gĂ©rer tout ce qui tourne autour de la musique. Je fais quand mĂȘme en sorte d’aller plus loin pour que l’industrie de la musique africaine s’adapte Ă  mes ambitions.

On set avec Didi B – CrĂ©dit photo : @swelly_x sur Instagram

H : Ton premier album solo MOJO TRÖNE 2 : HISTORY est sorti fin mai 2022. Il connaĂźt un succĂšs international indiscutable depuis. Que retiens-tu de l’expĂ©rience globale liĂ©e Ă  ce projet : la crĂ©ation de l’album, le tournage des clips, la promo, l’engagement avec ton public, la tournĂ©e
 ?

DB : DĂ©jĂ , une tournĂ©e c’est fatigant… (rires) Sinon, il m’a fallu beaucoup de prĂ©paration pour rĂ©aliser l’album et on aurait pu faire plus ! J’ai Ă©galement dĂ» faire preuve de patience et de courage parce que j’ai retravaillĂ©, modifiĂ©, recommencĂ© plusieurs sons, plusieurs fois, avant de valider la version finale de l’album.

H : Tu as rĂ©cemment sorti le son 2023, que tu as clippĂ©, dans lequel tu annonces la couleur pour cette nouvelle annĂ©e… Quelles sont tes rĂ©solutions artistiques pour 2023 ?

DB : Cette annĂ©e, je vise l’international et je fais en sorte d’ĂȘtre dans les meilleures conditions pour faire chacun de mes morceaux. 2023 : il faut que je sois dans mon Ă©lĂ©ment !

On set avec Didi B Mojaveli aka SHOGÜN – CrĂ©dit photo : @swelly_x sur Instagram

H : On va de nouveau parler de ton morceau SHOGÜN dans lequel tu rappes sur du “mbalax”, un style de musique traditionnelle du SĂ©nĂ©gal. Comment est nĂ© le concept du son ? Peux-tu nous en dire plus sur ton process crĂ©atif en gĂ©nĂ©ral ?

DB : DĂ©jĂ , j’aime crĂ©er, j’aime mĂ©langer donc c’est quelque chose que je fais souvent. Ensuite, j’aime faire des instrus sur mesure. Pour SHOGÜN, j’ai appelĂ© directement le beatmaker Passa Beatz juste aprĂšs la cĂ©rĂ©monie des Afrima Awards Ă  Dakar. J’Ă©tais censĂ© rentrer Ă  Abidjan le lendemain mais je ne me voyais pas quitter le SĂ©nĂ©gal comme ça, surtout aprĂšs avoir remportĂ© le prix de la Meilleure Chanson de l’AnnĂ©e avec Tala. Je n’avais pas de morceau prĂȘt donc on l’a crĂ©Ă© de A Ă  Z avec Passa, en mĂȘme temps, j’ai vu avec ma Manager pour qu’elle organise le tournage du clip 2 jours aprĂšs ! Je n’ai pas eu peur de rapper sur du mbalax parce que j’ai l’habitude de faire tout type d’instrus et de poser dessus. D’ailleurs, S/O Ă  Passa pour son travail et sa flexibilitĂ© ! Il a vraiment suivi et retranscrit au dĂ©tail prĂšs tout ce que j’avais en tĂȘte pour ce son.

La conception de SHOGÜN reflĂšte mon process crĂ©atif quotidien : j’ai le concept de la chanson en tĂȘte, je dĂ©veloppe l’intĂ©gralitĂ© de l’instru sur le tas avec un beatmaker ou je lui donne des indications prĂ©cises pour qu’il fasse l’instru.

Reebok Shaq Attaq IV “Orlando” Ă  mes pieds – CrĂ©dit photo : @swelly_x sur Instagram

H : Aujourd’hui, aprĂšs plus de 10 ans de carriĂšre et de travail acharnĂ© avec le groupe Kiff No Beat et en solo, tu es une rĂ©fĂ©rence de l’industrie de la musique africaine et internationale. Quels conseils donnerais-tu Ă  un.e jeune artiste du continent africain qui aimerait exceller dans son art de prĂ©dilection ?

DB : Je lui conseillerais d’écouter son coeur, de bien travailler son image et de partager des visuels de qualitĂ©. Pour la musique, je lui dirais de bien cibler son public et de ne pas faire les choses “au hasard”. Il faut faire la musique intelligemment et avoir une Ă©quipe de confiance avec laquelle tu peux brainstormer et avancer dans les meilleures conditions.

On set avec Didi B Mojaveli aka SHOGÜN – CrĂ©dit photo : @swelly_x sur Instagram

H : Que peut-on attendre de Didi B dans les mois Ă  venir ?

DB : DĂ©jĂ , je termine ma tournĂ©e puis je vais sortir des nouveaux clips, j’ai des gros feats qui arrivent, l’album en fin d’annĂ©e et plein d’autres surprises donc : SURVEILLEZ LES NUAGES ! (rires)

On set avec Didi B – CrĂ©dit photo : @swelly_x sur Instagram