Tout passionné de basketball est familier avec la notion de playground. Pour Farrukh Ershad et Benny Aziz, Le Court est la plateforme de création, la source d’inspiration née d’une passion commune pour le ballon orange, sa culture et ses valeurs universelles.
Bien plus qu’une simple marque lifestyle, Le Court transcende les lignes du terrain pour nous faire (re)découvrir la dimension artistique d’un jeu né à Springfield aux États-Unis en 1891, devenu le second sport collectif le plus pratiqué en France et une des disciplines les plus appréciées dans le monde, notamment grâce à un certain Michael Jordan.
Voici mon entretien avec Farrukh et Benny qui nous partagent leur vision de ce label Made with Love for the Game !
Herbby : Salut les gars, j’espère que vous allez bien. Je suis content de pouvoir enfin échanger publiquement avec vous sur Le Court. Vous m’aviez montré un échantillon de votre produit de lancement fin 2019, à Dubaï. Il est maintenant disponible sur votre site. On va en parler dans quelques instants mais first things first : qui sont les têtes pensantes derrière la marque ?
Farrukh : Je m’appelle Farrukh Ershad. Je suis Founder, Creative Director et Product Design Lead de Le Court.
Benny : Je m’appelle Benny Aziz. Je suis Founding Partner du label. J’ai un background de Corporate Partnerships Executive dans le développement des stades des Golden State Warriors et des Sacramento Kings.
H : Vous êtes tous les deux passionnés de basket. Quel est votre premier souvenir de ce sport ?
F. : J’en ai plusieurs mais je me souviens d’un en particulier. J’ai grandi à Woodland (Californie) et à l’époque, mon voisin d’en face avait un playground dans son jardin. Je n’avais pas de ballon de basket, ni même un short. J’avais juste une balle en plastique qui rebondissait assez pour m’amuser avec. Quand mon voisin est passé au lycée, il invitait ses potes et j’ai enfin pu affronter des joueurs plus âgés, avec un vrai ballon ! Un autre souvenir date du début des 2000s. Ma grand-mère et moi regardions tous les matches des Sacramento Kings, sans exception, avec le fameux squad : Peja Stojakovic, Chris Webber, Vlade Divac… qui se sont fait volés par les arbitres en faveur des Lakers ! (rires)
B. : Je vais partager mon premier souvenir de la NBA, ce qui ne me rajeunit pas… (rires). Mes parents et moi étions à Hawaï, dans un restaurant qui diffusait les Playoffs. Nous sommes de la Bay Area (San Francisco) et les Golden State Warriors jouaient contre les Seattle SuperSonics. D’un coup, des gens se sont attroupés devant l’écran, je ne comprenais pas pourquoi et je me souviens que mon père m’a dit qu’il s’agissait de notre équipe locale et que ces personnes étaient sûrement de la Bay Area donc supporters de Golden State. Ce moment m’a marqué et a fait de moi un fan incontesté des Warriors depuis petit. Un autre souvenir est le fait de voir ma famille se ruer devant la télé pour regarder des matches et débattre sur qui est meilleur entre Michael Jordan et Magic Johnson. Mon père a toujours été fan de MJ et il le voyait comme le futur GOAT dès ses débuts. Ma famille était totalement contre lui… J’admirais également MJ et pendant les pubs des matches, j’allais shooter dehors et essayais de reproduire ses moves. Tous ces moments forts m’ont fait apprécier le basket.
H : Comment est née la marque Le Court et quelle est votre vision ?
B. : Farrukh m’a approché avec son idée de créer une marque connectée aux mondes de la mode et du luxe, en réponse à l’expansion et l’impact grandissant du basketball dans ces univers et dans la culture. Le basket est un sport qui est parvenu et continue de briser des frontières à tous les niveaux. On est parti de ce concept pour créer Le Court, en fusionnant nos idées, nos expériences respectives, et on a lancé la marque courant 2020.
Notre vision est de devenir un acteur majeur dans le sport, la culture, la mode et le luxe. On a pour objectif de créer une communauté qui appréciera Le Court autant que nous apprécions le basket et son succès global.
H : Pourquoi avez-vous choisi un nom français ?
B. : On a choisi d’utiliser “Le” dans “Le Court” en tant que symbole de la dynamique internationale du label. Il ne s’agit pas d’une marque française ou d’une marque dédiée à la France mais on apprécie l’esthétique parisienne et Paris étant la capitale mondiale de la mode, c’est un moyen de valoriser notre image de marque.
On est tout de même fortement lié à Paris et l’impact du basketball à l’échelle locale avec des acteurs comme Pigalle ou encore le Quai 54. On souhaite renforcer cette connexion entre Springfield, la ville de naissance du basket, et Paris, de manière organique. On espère pouvoir passer du temps à Paris dans un avenir proche en vue d’avancer à ce niveau.
H : Pouvez-vous développer sur votre slogan “Boundaries are not limits” et votre hashtag #OwnTheCourt ?
B. : On a trouvé ce slogan assez rapidement. Pour concevoir l’identité de la marque, on a décomposé l’ensemble des éléments caractéristiques du basket puis on les a reconstitués. L’idée de “Boundaries are not limits” vient de notre perception du sport en tant qu’art, avec le terrain comme toile. Malgré les contraintes imposées par les lignes du terrain et les dimensions d’une toile, c’est à travers ces limites que la créativité artistique voit le jour. Ces limites sont donc sources de liberté créative et d’empowerment. La seconde dynamique du slogan est sociale, en lien avec la mondialisation, et elle véhicule un message fédérateur qui brise toutes limites et frontières.
#OwnTheCourt a été choisi pour illustrer la campagne de notre produit de lancement, Le Tote. On en revient à notre concept de décomposition des éléments du basket et du fait de se les (ré)approprier. Prenons l’exemple d’un filet et de sa symbolique quand une équipe remporte un championnat ou une finale, qu’elle le découpe du panier en signe de consécration et qu’elle se l’attribut. Cette notion d’appropriation est la base de notre campagne “Own The Court” : que tu pratiques le basket ou pas, tu peux être inspiré(e) par ce sport et repartir avec un de ses éléments phares, en l’occurence notre bucket bag, Le Tote.
H : Vous avez sorti votre première pièce en octobre 2020 : Le Tote. Pouvez-vous nous présenter ce bucket bag de qualité et nous en dire plus sur le process de création ?
F. : Le Tote est un bucket bag 100% fait main qui ré-interprète le panier de basket et ses filets. Le premier échantillon reçu était loin de ce qu’on avait en tête. Le filet ressemblait plus à un filet de pêche qu’autre chose… Après ça, je me souviens d’un RDV avec Benny durant lequel on a été dans un magasin de sport pour acheter des filets de basket puis on s’est posé pour les examiner dans les moindres détails et les comparer à notre sample. Une fois qu’on s’est fixé sur la matière du filet et l’effet voulu, on est passé à la forme du sac, au branding, aux logos à ajouter etc. On a finalement validé le troisième voire quatrième échantillon and the rest is history ! Je précise quand même qu’il s’agit d’un process d’environ deux ans.
H : J’ai eu la chance de pouvoir créer du contenu avec Le Tote, que j’ai logiquement rempli avec des baskets… Quel est votre Top 3 sneakers pour : un pick-up game / une prochaine campagne Le Court / un voyage d’affaires à Paris ?
F. : Alors pour un pick-up game, je vais commencer par un flashback : la Nike Zoom BB II (2008) de Tony Parker que j’avais au lycée ! Depuis, je la recherche mais elle est introuvable. C’est clairement ma paire préférée pour jouer, avec la Air Zoom Huarache 2k4.
F. et B. : Pour une prochaine campagne Le Court, on opterait de nouveau pour la Puma Sky Dreamer que notre modèle a porté en version blanche pour la campagne “Own The Court”. On aime vraiment cette paire, les différentes couleurs proposées et la connexion avec le basket des 80s.
B. : Je suis en mode Puma en ce moment donc je dirais une des collabs Rhude, pour un voyage d’affaires à Paris.
H : Parmi tous les playgrounds que vous avez testé et/ou visité, quel est celui qui reflète le mieux votre vision pour Le Court ? Pourquoi ?
F. : Honnêtement, je ne pense pas qu’il y en ait un en particulier. Pour moi, c’est plus la sensation que me procure les playgrounds, en général. Je pense notamment à mes premiers pas sur un terrain quand j’étais en primaire, ceux sur lesquels j’ai pu jouer malgré le fait qu’ils n’étaient pas homologués pour la pratique du basket… Mais surtout, le plus important ce sont toutes les rencontres que j’ai pu faire sur des playgrounds en Californie et à l’étranger. Le fait d’aller sur un terrain, ne connaître personne, jouer ensemble, débattre sur qui est le GOAT entre MJ et LeBron, et finir par développer des amitiés à vie. Le game nous rassemble tous et c’est cet état d’esprit qui reflète le mieux notre vision pour Le Court.
H : Si vous deviez vous définir à travers un duo NBA, qui seriez-vous ? Pourquoi ?
B. : Farrukh donnera sûrement une réponse différente mais on s’envoie souvent des gifs de LeBron et Wade à Miami ! On ne s’est jamais mis d’accord sur qui est qui mais je dirais que Farrukh est LBJ et je gère le poste de Wade…
F. : En effet, je ne peux pas le contredire pour ce duo. (rires)
H : Que peut-on attendre de Le Court dans les mois à venir ?
B. : Niveau branding, on va poursuivre la promo de Le Tote qui est notre produit signature et on est pressé de communiquer sur nos partenariats qui vont arriver au printemps-été 2021, avec des retailers et d’autres structures. On va également continuer de partager du storytelling sur le basket et développer notre audience notamment via la plateforme musicale “Le Court Sonics” que nous venons de lancer sur Mixcloud.
F. : Comme l’a dit Benny, on travaille sur la communication de nos collaborations prévues pour les mois à venir. Niveau produit, on va introduire de nouvelles pièces lifestyle en complément de Le Tote, et on est en train développer une collection complète, toujours autour du sport, de la culture, de la mode et du luxe. En espérant pouvoir la présenter à Paris !