Sally Torabi – @sallysneakers

Je m’appelle Sally, j’ai 25 ans et je suis née et j’ai grandi au Danemark, mais mes parents sont originaires d’Iran. J’ai obtenu mon diplôme de psychologie l’année dernière et je m’intéresse depuis longtemps aux sneakers, mais c’est après l’âge de 18 ans, lorsque j’ai enfin pu me permettre de dépenser de l’argent pour agrandir ma collection, que mon intérêt a vraiment commencé. L’histoire de @sallyssneakers est en fait vraiment “random”. C’était en janvier 2019 et un bon ami à moi, Sneakerhead, m’a convaincu de partager ma passion sur les réseaux sociaux, en ne montrant que des photos de chaussures sans révéler mon identité. On me demande souvent pourquoi je ne me montre pas et la raison est que, travaillant comme psychologue, je ne voulais pas risquer de compromettre mon autorité en tant que “figure publique”. Les réseaux sociaux est un domaine complexe et les gens ont souvent beaucoup de préjugés sur les créateurs ou les “influenceurs” comme beaucoup nous appellent. J’ai commencé à poster et cela a dépassé mes attentes. Je suppose que j’ai découvert un côté de moi dont j’ignorais l’existence : mon côté créatif. Mon compte s’est développé si vite que j’ai commencé à repenser ma vie, ma carrière et ce que je voulais faire. Cela ne veut pas dire que je n’aime pas travailler comme psychologue, mais je me suis sentie plus attirée par le monde de la création. Maintenant, je travaille à plein temps sur @sallyssneakers et j’ai mis de côté ma carrière de psychologue. Je pense en fait qu’il y a beaucoup de travail à faire, surtout pour la scène féminine.

Je ne savais pas grand-chose de la communauté des sneakers avant de devenir @sallyssneakers. Le Danemark est un petit pays et la majeure partie de la communauté se tourne vers le resell, mais je pense ça commence à changer. J’ai un grand amour pour les chaussures, mais c’est parce qu’elles ne sont pas seulement pour moi, il y a la culture et la communauté derrière elles. C’est partager une passion avec des gens qui partagent les mêmes idées. Avec le temps, j’ai appris à aimer et à apprécier davantage le contexte et l’histoire qui se cachent derrière les sneakers. Cependant, j’apprends encore, je pense que c’est quelque chose que je ne cesserai jamais de faire. En même temps, avec la croissance @sallyssneakers, j’ai l’impression de grandir sur le plan personnel. Ma passion grandit, tout comme ma connaissance et mon appréciation de ce monde. En fait, je n’ai pas vraiment de silhouette préférée. Ce n’est pas un secret que ma collection est principalement composée de Nike, mais je porte beaucoup d’autres marques comme Puma, Adidas, New Balance, Reebok, Asics, etc.

Quelle paire souhaiterais-tu en taille femme ?

Il y en a trop pour les compter, pour être honnête. Jordan 1 Fragment, Air Force 1 MCA, Jordan 4 Travis Scott, Air Force 1 Fantastic 4 Invisible Woman et AF1 Shibuya, sont quelques-unes des paires que je ne pourrais malheureusement jamais porter. Pour la seule raison qu’elles ne sont pas sorties en petites tailles. L’un de mes plus grands rêves est d’avoir une AF1 transparent dans ma collection, mais je n’ai toujours pas trouvé quelqu’un qui ait les moyens de faire une paire de ma taille. Les dernieres faites par Nike étaient les Olivia Kim “F&F” AF1 mais elles étaient impossibles à obtenir. En fait, j’essaie de faire une offre depuis des années, mais sans succès car avec ma taille, la paire est beaucoup plus difficile à obtenir. Mais celui qui me manque vraiment c’est Jordan 1 de Travis Scott : un exemple de paire, également produite en taille GS, mais non disponible en Europe. Même en Europe, il y a des gens qui ont de petits pieds !

Comment perçois-tu la différence entre les sexes dans la culture Sneaker ?

Je trouve dommage que les hommes ne reconnaissent pas souvent notre rôle dans le sneaker game. Oui, nous avons quelques sorties consacrées aux femmes. Oui, il y a des femmes designers et des collaborations avec des femmes, mais pas autant que les hommes. Même les modèles GS ne sont pas de la même qualité que les modèles ordinaires, ce qui signifie que lorsque nous, les femmes, avons la chance d’acheter des chaussures un peu moins chères dans les tailles GS, la qualité n’est pas aussi bonne que celle que les hommes peuvent acheter. Le monde des sneakers est dominé par les hommes et je pense que les marques doivent commencer à s’affranchir de la notion de genre. Moi, par exemple, je ne m’habille pas très “féminin” et je connais beaucoup d’autres femmes qui ne correspondent pas à la “norme”, ou du moins aux directives données par les marques. Je pense que les entreprises devraient commencer à agir dans ce sens. Ne vous méprenez pas, j’adore les sorties femmes et j’ai beaucoup de paires de cœur parmi elles, mais je préfère être sûr de pouvoir obtenir les mêmes collaborations et les mêmes sorties que les hommes. Chaque fois que j’entends des nouvelles sur les prochaines sorties sneakers, j’essaie de ne pas trop m’exciter, parce que je sais qu’il y a une chance d’ouvrir l’application SNKRS et de ne pas trouver ma taille, (je fais un 36,5), ça m’arrive souvent. L’année 2020 a certainement été meilleure grâce aux sorties féminines et je ne doute pas que nous soyons sur la bonne voie – mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Je sais que je parle au nom de beaucoup de femmes quand je dis ceci : nous préférerions une plus grande gamme de tailles que des paires faites spécialement pour “nous”.

Un conseil pour le sneakerhead du futur?

Continuez d’essayer et vous y arriverez, il y a de la place pour nous aussi, il faut juste la prendre !

Let’s Get Bigger : Des sneakerheads à nous conseiller de  suivre sur Instagram?

@melodyehsani @alealimay @vashtie @oliviakim – donc à peu près toutes les icônes féminines sur la scène sneaker!