Éditorial - mars 4, 2022

Last updated on mars 9, 2022

Pour La Culture : Le Merch 2.0 par Best of Both Worlds

Elodie Prochet

Marketing Manager France. Video Game Explorer.

On a tous un album de musique préféré qu’on écoute en boucle et qui nous motive au quotidien. Celui d’Aurel et Jeremy est à l’origine de leur amitié et de la création de leur structure spécialisée dans le merchandising 2.0 : Best of Both Worlds !

De Rohff à Guy2Bezbar, en passant par Gims ou encore Central Cee, BOBW propose une solution 360° aux artistes, influenceurs et marques, à travers une offre personnalisée, exclusive et centralisée. Le tout, certifié par OCC soit l’organisme en charge de la remontée des top albums auprès du SNEP. L’expertise du duo parisien en design, direction artistique, développement web, e-commerce, fabrication, logistique… leur permet de travailler sur des projets passionnants et gratifiants, à l’image de leur parcours que je te laisse découvrir avec cette interview.

Herbby : Salut Les Gars. J’espère que vous allez bien. Félicitations pour l’ensemble de vos projets à destination des artistes, des influenceurs et des marques ! Avant de développer sur vos activités, pouvez-vous vous présenter ?

Best of Both Worlds : Alors, moi c’est Aurel aka @babtouwithattitude, je suis Co-Fondateur de Best of Both Worlds, je m’occupe de toute la partie visuelle, design et j’aime les Yeezy ! (rires) Moi c’est Jeremy, je suis l’associé d’Aurel sur BOBW, je gère toute la partie business de la structure et je suis fan des Shaqnosis.

Jeremy et Aurel, Co-Fondateurs de Best of Both Worlds – Crédit @wearebestofbothworlds sur Instagram

H : Racontez-nous un peu la création de Best of Both Worlds qui a vu le jour en 2018 : de votre association au développement du concept, en passant par le choix du nom.

Aurel – BOBW : On est 2 fans du prêt-à-porter, spécialisés dans 2 phases du process de l’industrie grâce à nos expériences précédentes respectives. Dès notre rencontre, le courant est passé hyper bien et on est devenu potes, avant de s’apercevoir qu’on est complémentaires. On comprend rapidement qu’on a quelque chose à faire ensemble en termes de business car Jeremy gère tout ce qui est fabrication, ce qui me manque à moi en tant que créatif.

Jeremy – BOBW : J’ai vu qu’Aurel a une touch que je n’ai pas. Avant qu’on se rencontre, j’avais déjà essayé de lancer des marques qui n’avaient pas du tout marché. J’ai de suite admiré son travail, le fait qu’il ait créé la marque Woodlife qui était notamment vendue chez Colette et Citadium. Au final, une relation humaine s’est développée très vite : on a le même âge avec exactement 8 jours d’écart, on partage les mêmes valeurs et notre association m’a fait revivre mes premiers amours du prêt-à-porter.

Le nom “Best of Both Worlds” est inspiré du premier album de R. Kelly et JAY-Z, sorti en 2002. J’ai toujours été fan de sneakers et de R&B, Aurel a toujours été deep dans le Rap.  C’est vraiment l’album qui nous met d’accord, surtout le son éponyme. Avant même d’avoir pour projet de lancer notre structure, on s’est dit : un jour, si on crée une société, on l’appellera “Best of Both Worlds”. Et c’est ce qu’on a fait, en associant le monde de la fabrication à celui de la créativité !

Aurel – BOBW : Bien sûr, si on monte une autre société, on l’appellera Unfinished Business… (rires)

Design et commercialisation du merchandising de Driver par Best of Both Worlds

H : Quelle est l’activité de BOBW ? Quelle est votre vision pour la structure ?

Aurel : Notre activité est de proposer du merchandising aux artistes, notamment en lien avec leurs sorties d’album via des pré-commandes. Avant, tu achetais un CD et tu avais un goodies. Avec BOBW, on a inversé la tendance : tu as tellement envie d’acheter cette pièce de merch’ que ça te motive à prendre le CD avec. On est pas dans l’ancien merchandising “fast food”. On met de la qualité dans le design, le vêtement et l’ensemble de notre offre. L’habillement est très important dans la Culture Urbaine, on respecte ça et ça fait la dif’.

Jeremy – BOBW : Aujourd’hui, le marché du CD est en perte de vitesse à cause du streaming. Notre métier est de trouver un moyen de rendre le CD attractif : en lui apportant un merchandising exclusif en édition limitée, tout en prenant en compte les objectifs de vente des artistes.

Aurel – BOBW : Notre vision est de montrer qu’on peut créer, produire et vendre du merchandising  de qualité, avec nos codes, comme aux États-Unis. Dernièrement, on a été challengé par une maison de disque pour faire le merch’ de l’artiste britannique Central Cee et un site spécialement pour la France. On a accepté la proposition, nos pièces ont été validées par la Team de Central Cee et le merch’ est sorti !

Merchandising de Central Cee entièrement réalisé par Best of Both Worlds 

Jeremy – BOBW : Si je dois faire un lien avec StockX, nos pièces de merchandising pourraient se revendre sur la plateforme parce qu’elles s’intègrent totalement dans le Streetwear et la Mode.

H : Vous travaillez notamment avec les labels, les majors et les artistes en direct : Sony Music, Epic, Play Two, Gims, Jok’Air, Dinos, Guy2Bezbar… Comment l’industrie a accueilli votre arrivée sur le marché ? Parlez-nous de votre première collaboration.

Aurel – BOBW : Dans le Rap, et plus globalement la Culture Urbaine, le côté humain est primordial. Du point de vue des artistes, l’accueil a été réceptif parce qu’on a les mêmes codes et on parle la même langue. Mais au début, on nous demandait tout le temps avec qui on avait déjà travaillé et on n’avait pas de références. Heureusement, ça n’a pas duré longtemps… Du coup, les artistes nous ont vus comme une solution de diversification des revenus dans la musique. Certains créent de véritables compléments de revenus avec le merch’. Du point de vue de nos concurrents directs, ils ont vu 2 mecs arriver, qui font “des trucs de ouf” avec rien. Je pense que ça n’a pas été super bien pris.

Jeremy – BOBW : On nous a réservé plusieurs accueils dont un accueil très froid d’une des 3 plus grandes majors en France parce que BOBW propose ce que 4 voire 5 services d’une major gèrent : le design, la fabrication, la création du site internet, la livraison, le SAV… D’autres structures de l’industrie ont capté l’intérêt d’une intégration comme la nôtre et ont été ouvertes à développer des choses avec nous dès le début.

Concernant notre première collaboration, on avait lancé le projet “El Chapeau” au début de BOBW qui était basé sur une des spécialités d’Aurel : le détournement de logos. L’idée était de faire une marque de casquettes avec ses détournements. Pour booster notre audience, on avait contacté plusieurs artistes en leur proposant de porter nos casquettes. Alkpote a répondu présent et a souhaité venir dans nos locaux pour découvrir notre travail et voir comment on pourrait s’aligner sur des intérêts communs, en plus du port de nos casquettes. À l’époque, il lançait sa marque, il nous a proposé de la gérer et après réflexion, on a validé la collaboration avec un deal qui lui permettait de ne pas avancer d’argent. Résultat des courses : dès le premier jour, les ventes ont explosé et de là, plein de bonnes choses se sont enchaînées !

Aurel et moi dans les locaux de Best of Both Worlds

H : Quel est le projet dont vous êtes le plus fiers à date ? Pourquoi ?

Aurel – BOBW : Ma plus grande fierté est de pouvoir jongler entre différents projets, tout en gardant ma touche et ma vision. C’est un travail de schizophrène mais ça me plaît. De Hatik à Menace Santana en passant par Luv Resval et Rohff, j’arrive à m’adapter et donner de la valeur à chaque projet.

Jeremy – BOBW : Je suis surtout impressionné par notre parcours qui est jonché d’investissement, de travail et d’opportunités. Arriver à combler de satisfaction de grandes maisons et être à la hauteur de leurs attentes, c’est vraiment ce genre de récompenses qui m’anime, après toutes ces années de hustle.

Sinon, l’une des plus belles réussites pour moi, en termes de fabrication, est l’opération pour un artiste important. On a dû produire et expédier 10 000 tee-shirts en 3 jours, en plein mois de juillet, pour s’assurer que les ventes de son album soient comptabilisées. Sans aucune prétention, n’importe qui n’aurait pas pu assumer ça. C’était incroyable ! Notre équipe et nos fournisseurs nous ont fait confiance, nous ont suivi et nous ont accompagné dans ce challenge. Sachant qu’au final, il a été disque d’or la première semaine.

Merchandising de Laylow par Best of Both Worlds

H : Selon vous, quelles sont les clés de votre succès auprès des labels, majors et artistes ?

BOBW : Quand ils nous confient un projet, ils ont l’opportunité d’optimiser leurs ventes au maximum grâce à notre processus de fabrication “just in time”, notre créativité, l’intégration du design, de la fabrication et du web au sein d’une même structure et le fait d’avoir 2 interlocuteurs pour tous ces services, ce qui représente un gain de temps énorme.

Merchandising de Rohff par Best of Both Worlds

H : Quels conseils donneriez-vous à des jeunes qui souhaitent se lancer dans une aventure entrepreneuriale similaire à la vôtre ?

BOBW : De prendre notre exemple ! (rires) Plus sérieusement, on leur conseillerait de bien s’entourer, avec des personnes envers qui ils ont une confiance aveugle. Ensuite, il ne faut pas vouloir tout gérer. C’est important de reconnaître ses points forts, ses points faibles et de parvenir à confier des tâches aux personnes compétentes. On leur dirait d’agir par passion et pas uniquement pour l’argent, d’utiliser internet pour se former car aujourd’hui, tout est accessible en ligne. Et pour finir, on leur conseillerait de croire en leurs rêves, d’avoir du courage et tout va bien se passer !

Merchandising de Hatik par Best of Both Worlds

H : Que peut-on attendre de Best of Both Worlds dans les mois à venir ?

BOBW : Ce qui nous anime est d’avancer, développer de nouvelles choses et aller plus loin dans nos projets. Du coup, on aimerait dupliquer notre modèle économique et offrir nos services à d’autres industries que la musique, auprès d’influenceurs, de YouTubers etc. On souhaiterait également se lancer dans le merchandising en NFT mais c’est un peu trop flou pour le moment donc on préfère attendre. Sinon, on aimerait clairement bosser avec des artistes kainrys parce qu’on en est capable ! C’est plus un rêve et un kiff, qu’un objectif. On a rencontré tous les rappeurs français qu’on écoutait à l’époque donc cette case est cochée. Maintenant, on veut la suite ! Et en tant que fan de sneakers et de streetwear, on serait partant pour collaborer avec StockX…

Aperçu de pièces de merchandising 2.0 réalisées par Best of Both Worlds – Crédit @wearebestofbothworlds sur Instagram